Je ne suis pas née Gardienne de Cercle.
Je suis née fille.
Éteinte trop tôt, comme tant d’autres.
Contenue sous les “𝑠𝑜𝑖𝑠 𝑠𝑎𝑔𝑒, 𝑛𝑒 𝑝𝑙𝑒𝑢𝑟𝑒 𝑝𝑎𝑠, 𝑠𝑜𝑖𝑠 𝑏𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑒𝑡 𝑡𝑎𝑖𝑠-𝑡𝑜𝑖.”
Déguisée. Sexualisée.
Et moi… je me cachais sous des vêtements et des postures de garçon.
Un jour, j’ai cessé de vouloir “guérir”, comme ils disent.
J’ai arrêté de courir après la lumière à tout prix.
Et j’ai commencé à descendre.
Je croyais m’éteindre.
Je suis descendue dans les mémoires, dans l’ombre d’une caverne, les pieds dans la cendre…
Et c’est là que je l’ai vue.
𝐐𝐮𝐞 𝐣𝐞 𝐦𝐞 𝐬𝐮𝐢𝐬 𝐯𝐮𝐞.
Dans ce lieu où les femmes n’ont plus besoin de jouer à être douces, utiles, jolies ou fortes.
Dans ce cercle où les masques peuvent tomber, les émotions danser, les ancêtres être honorées et la sororité célébrée…
C’est là que je me suis relevée.
Le cœur palpitant. Le corps en feu.
La voix vibrante, comme une épée sortie de la forge.
𝐓𝐚𝐧𝐢’𝐫 𝐕𝐨̈𝐥𝐯𝐚 c’est cet endroit.
Ce n’est pas un temple.
C’est une tanière. Une grotte. Le foyer de mes entrailles.
Ici, je n’enseigne rien. Je ne suis pas au-dessus.
Je suis là pour te rappeler que sous les cendres, il y a encore une flamme.
Je suis fille du feu celtique.
Héritière du Nord.
Je suis femme.
Je garde le brasier.
Jusqu’à ce que tu oses y venir à ton tour, t’asseoir à mes côtés.
Morgane Verschoren

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